lundi 4 avril 2016

Un juge courageux


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 

La pensée unique finit toujours par montrer son visage totalitaire. Cela se passe au Royaume-Uni, pays démocratique, libre, libéral, tolérant… Francesca de Villasmundo nous apprend que le juge anglais, Richard Page, déjà obligé de suivre des cours de rééducation, comme au bon vieux temps des pays communistes, vient d’être licencié pour avoir, à nouveau, soutenu qu’il vaut mieux confier un enfant «à un papa et une maman» plutôt qu’à deux personnes du même sexe. L’acte de renvoi de ce magistrat de 69 ans, depuis plus de 15 ans membre du Tribunal des familles du Kent, a été autorisé par le ministre de la Justice, Michael Gove, et par le président de la Cour Suprême. L’histoire de ce juge courageux, père de trois enfants, débute en 2014 quand il émet une sentence de placement d’enfant qui déclenche immédiatement  une enquête disciplinaire. Qui se conclut avec l’obligation pour Page de suivre des cours de rééducation! En effet, selon les enquêteurs, lors du procès «le juge s’est laissé influencer par son credo religieux plutôt que par l’évidence.» Dans une interview à la BBC, au printemps 2015, Richard Page expliqua sa position: «Ma responsabilité comme magistrat est de faire ce que je considère le mieux pour les enfants et mon appréciation était que le mieux pour lui (l’enfant, sujet de la sentence) était que ces parents adoptifs soient un homme et une femme.» Cet entretien a valu au juge une nouvelle enquête qui a débouché sur son licenciement définitif avec l’accusation de «partialité et sectarisme» envers les couples homosexuels. Le ministre de la justice et le président de la cour Suprême ont estimé que «cette sérieuse inconduite entraîne une déconsidération envers la magistrature.» Le magistrat s’est défendu de ces accusations: «Concernant les adoptions par des couples de même sexe, il n’y a pas encore eu de temps pour une analyse correcte sur les effets de tels placements sur l’éducation des enfants, leur bien-être émotionnel et leur développement. Comme magistrat je dois agir sur la base de preuves. Et, très simplement, je crois qu’il n’y a pas de preuves suffisantes pour me convaincre que confier un enfant aux soins d’un couple de même sexe puisse être, du point de vue global, un bien pour l’enfant plutôt que de le confier à un papa et une maman, comme Dieu et la nature le veulent.» 

 

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