Cavalier seul
Vincent
Pellegrini
La pensée
unique finit toujours par montrer son visage totalitaire. Cela se passe au
Royaume-Uni, pays démocratique, libre, libéral, tolérant… Francesca de
Villasmundo nous apprend que le juge anglais, Richard Page, déjà obligé de
suivre des cours de rééducation, comme au bon vieux temps des pays communistes,
vient d’être licencié pour avoir, à nouveau, soutenu qu’il vaut mieux confier
un enfant «à un papa et une maman»
plutôt qu’à deux personnes du même sexe. L’acte de renvoi de ce magistrat de 69
ans, depuis plus de 15 ans membre du Tribunal des familles du Kent, a été autorisé
par le ministre de la Justice, Michael Gove, et par le président de la Cour Suprême.
L’histoire de ce juge courageux, père de trois enfants, débute en 2014 quand il
émet une sentence de placement d’enfant qui déclenche immédiatement une
enquête disciplinaire. Qui se conclut avec l’obligation pour Page de suivre des
cours de rééducation! En effet, selon les enquêteurs, lors du procès «le juge s’est laissé influencer par son
credo religieux plutôt que par l’évidence.» Dans une interview à la BBC, au printemps 2015, Richard Page expliqua sa
position: «Ma responsabilité comme
magistrat est de faire ce que je considère le mieux pour les enfants et mon
appréciation était que le mieux pour lui (l’enfant, sujet de la sentence) était
que ces parents adoptifs soient un homme et une femme.» Cet
entretien a valu au juge une nouvelle enquête qui a débouché sur son
licenciement définitif avec l’accusation de «partialité
et sectarisme» envers les couples homosexuels. Le ministre de la
justice et le président de la cour Suprême ont estimé que «cette sérieuse inconduite entraîne une
déconsidération envers la magistrature.» Le magistrat s’est défendu
de ces accusations: «Concernant
les adoptions par des couples de même sexe, il n’y a pas encore eu de temps
pour une analyse correcte sur les effets de tels placements sur l’éducation des
enfants, leur bien-être émotionnel et leur développement. Comme magistrat je
dois agir sur la base de preuves. Et, très simplement, je crois qu’il n’y a pas
de preuves suffisantes pour me convaincre que confier un enfant aux soins d’un
couple de même sexe puisse être, du point de vue global, un bien pour l’enfant
plutôt que de le confier à un papa et une maman, comme Dieu et la nature le
veulent.»
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