Cavalier seul
Vincent
Pellegrini
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Le journaliste Patrice de Plunkett vient de publier aux
éditions Artège un livre intitulé: «Face à l’idole argent: la révolution du
pape François.» L’auteur y dénonce notamment le consumérisme compulsif de notre
société. Le pape a résumé ainsi la situation créée par l’idolâtrie de l’argent
qui prime sur l’humain lors de son discours de Santa Cruz en Bolivie: «Et derrière tant de douleur, tant de mort
et de destruction, on sent l’odeur de ce que Basile de Césarée appelait le
fumier du diable; le désir sans retenue de l’argent qui commande.» Patrice
de Plunkett attaque l’idéologie libérale-libertaire comme une «structure de
péché» (Jean-Paul II), «une structure du mal» (Benoît XVI). Pour lui, nous sommes en face d’une structure
totalitaire générant l’avilissement de l’homme et la dévastation du monde. Pour
l’auteur, bien peu sont disposés à s’avouer que «l’argent est le sang du pauvre».
Le pape François a d’ailleurs commencé à faire le ménage au Vatican en
nommant une commission de l’économie chargée de surveiller et de transformer en
profondeur les institutions financières du Saint-Siège. Certaines découvertes
de cette commission et d’autres organes chargés de réformer les finances ainsi
que la Curie ont déjà fait l’objet de fuites dans la presse (affaire des
Vatileaks). Lors de la conférence de presse donnée durant son retour d’Afrique,
le 30 novembre, le pape François a qualifié ainsi la situation économique
actuelle dans le monde: «C’est un système économique où le
centre est l'argent, le dieu de l'argent.»
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Le tribalisme a rendu assez difficile la
décolonisation en Afrique. Lors de son dernier voyage en Afrique, le pape
François a condamné ainsi face aux jeunes kenyans ce tribalisme qui perdure
jusqu’à aujourd’hui: «Le tribalisme détruit une nation; le
tribalisme c’est avoir les mains cachées derrière le dos et avoir une pierre
dans chaque main pour la lancer contre l’autre. Si vous ne dialoguez pas et ne
vous écoutez pas entre vous, alors il y aura toujours du tribalisme qui est
comme un ver qui ronge la société. Nous sommes tous une nation! Vaincre le
tribalisme est un travail de tous les jours; c’est un travail de l’oreille:
écouter l’autre; un travail du cœur: ouvrir mon cœur à l’autre; un travail des
mains: se donner la main l’un l’autre. Et maintenant donnons-nous la main les
uns les autres.»
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