Cavalier
seul
Vincent
Pellegrini
En juin
dernier, une initiative pour faire du Valais un Etat laïque a été lancée. Une
séparation totale de l’Eglise et de l’Etat est certes recherchée, mais à voir certains
initiants c’est surtout l’Eglise catholique qui est visée à cause de ses
positions sur l’homosexualité, la présence de symboles religieux dans les
espaces publics, etc. Cette initiative oublie que le Valais a une matrice
culturelle chrétienne. Chaque village a son clocher et l’Eglise joue
aujourd’hui encore un rôle social important même si la fréquentation de la
messe dominicale est en chute libre depuis les années soixante. La plupart des
Valaisans suivent en effet les diverses étapes de l’initiation chrétienne
(baptême, Première communion, confirmation, etc.). Quant à l’Etat fédéral, il
n’est pas laïque mais neutre confessionnellement et laisse les cantons, s’ils
le désirent, organiser l’enseignement religieux à l’école, à condition que cet
enseignement religieux ne soit pas obligatoire. Du fait du fédéralisme, les
cantons ont donc une certaine latitude dans l’application de cette neutralité
confessionnelle. D’ailleurs, selon la nouvelle Constitution fédérale, «la réglementation des rapports entre l’Eglise
et l’Etat est du ressort des cantons» (article 72, al. 1). La neutralité
confessionnelle est de toute façon
respectée à l’école à partir du moment où un élève peut être dispensé
d’enseignement religieux, ce qui est appliqué en Valais. La liberté de
conscience de chacun est donc respectée et il n’est pas besoin d’introduire la
laïcité en Valais. Laïcité qu’Alain Finkielkraut décrivait d’ailleurs en juin
2003 comme «la dernière des religions»,
tandis que le chancelier Gerhard
Schröder a déclaré: «L’Allemagne n’est
pas laïque mais sécularisée et imprégnée de religion judéo-chrétienne. (Le
Figaro, 6 janvier 2004)» Une formule qui peut être transposée au Valais.
N’oublions pas que la Constitution fédérale commence par «Au nom de Dieu Tout-Puissant!». En Valais, la loi cantonale sur
l’instruction publique est restée clairement confessionnelle. Elle dit que l’école doit aussi préparer l’élève à sa tâche de personne humaine et de chrétien
(article 3, al.3). Le Valais est d’autant moins laïque que les Eglises réformée
et catholique sont reconnues de droit public. Car le Valais est une terre de civilisation chrétienne, qu’on le
veuille ou non.
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