Cavalier seul
Vincent Pellegrini
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Le
cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue
interreligieux, est intervenu lors de la session d'ouverture de la conférence du
Kaiciid (Centre international pour le dialogue interreligieux et culturel «Roi
Abdallah Ben Abdelaziz») fondé par l’Arabie Saoudite, l’Espagne et l’Autriche,
avec le Saint-Siège. «Le dialogue
interreligieux, a-t-il estimé, rend attentif à ne pas donner des autres
religions une vision négative, que ce soit dans le monde enseignant, dans les
médias ou dans le discours religieux.» L’intention du cardinal Tauran est
bonne, mais quelque peu naïve. L’islam classique, lui, ne se prive en effet pas
de traiter les chrétiens de mécréants et d’idolâtres. Les musulmans doivent
être respectés mais un chrétien doit pouvoir critiquer l’islam au nom de la
liberté d’expression. L’islam contemporain est souvent discriminant, voire
persécuteur pour les chrétiens et il aurait besoin de nouvelles interprétations
alors que c’est la lecture des légistes musulmans classiques qui domine
actuellement, avec la prise en compte souvent littérale de la tradition en
dehors du Coran. C’est ainsi, à titre d’exemple, que le projet de nouvelle
constitution égyptienne prévoit la charia comme source du droit et que
l’assemblée parlementaire intérimaire de la Libye veut introduire la même
charia. Quand donc l’islam reprendra-t-il son processus de rationalisation
amorcé au IXe siècle mais interrompu quelques siècles plus tard par les
oulémas? L’islam des Lumières est le fait de chercheurs opérant en Europe mais
pas dans les chaires des grandes universités islamiques arabes. Le nécessaire
dialogue interreligieux avec l’islam ne peut pas être théologique, mais il doit
porter sur les droits de l’homme et la liberté religieuse.
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Le
«Rapport Estrela» a été rejeté pour la seconde fois au Parlement européen. Il
s'agit d'un rapport «sur la santé génésique et sexuelle» très controversé qui
imposait notamment l’avortement à tous les Etats européens et ignorait
l’objection de conscience ainsi que le rôle des parents. Le vote a laissé
chaque pays libre. Mais ce vote est surtout une victoire Pro-Vie pour
l’initiative «Un de nous» signée par deux millions d’Européens demandant
notamment à l’UE de ne pas financer les groupes promouvant l’avortement.
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