Cavalier
seul
Vincent
Pellegrini
Au fur et à
mesure que le pape François donne des interviews et fait des déclarations,
émerge l’image d’un pape progressiste et réformateur. On sait que la priorité
pour le nouveau pape est la réforme de la curie. Selon «Le Figaro», le pape
François envisage de gouverner de façon moins hiérarchique et de s’appuyer sur
une curie respectant le poids des églises locales. On sait que François 1er
gouverne avec un conseil de huit cardinaux et qu’il a critiqué le
«vaticano-centrisme» de la curie. Il veut fonder une Eglise pauvre et un
nouveau fonctionnement pour le synode des évêques. Lui-même aime d’ailleurs se
définir comme «l’évêque de Rome». Il veut gouverner en «communion» avec ses
confrères évêques. On s’achemine vers une petite révolution de la gouvernance
du Vatican calquée jusqu’ici sur un modèle quasi monarchique. «Le Figaro»
explique que le pape doit maintenant déterminer ce sur quoi le synode nouvelle
formule va devoir débattre. On parle déjà du problème des divorcés-remariés.
Jean-Marie Guénois, correspondant à Rome du «Figaro», citant le porte-parole du
Vatican, le Père Lombardi, explique que l’état d’esprit sera de placer la curie
romaine au service de l’Eglise en respectant la subsidiarité, c’est-à-dire le
poids des églises locales. Soit, affirme le porte-parole, le contraire du
centralisme romain. Le 1er octobre, a paru dans «La Repubblica» un
entretien du pape avec le laïque et anticlérical Eugenio Scalfari. Le contenu
de ce texte choc est une discussion à bâtons rompus publiée avec l’approbation
du pape selon Scalfari. Le pape y dit notamment: «Il n’existe pas de Dieu catholique, il existe un Dieu». Florilège
de citations: «le prosélytisme est une
pompeuse absurdité, cela n’a aucun sens»; «quand je me trouve confronté à un clérical , je deviens soudainement
anticlérical». Les traditionalistes
y ont vu du relativisme (l’interview en français sur www.laportelatine.org). Le pape parle d’ouverture à la culture moderne
en renforçant l’œcuménisme et le dialogue avec les non-croyants. Il parle aussi
de changer la vision vaticano-centriste de la curie. Le Vatican a été très embarrassé par cette
interview et expliqué que le texte n’avait pas été revu par le pape mais que la
substance de l’entretien y était. Ce texte n’est donc pas du tout magistériel
mais il annonce d’autres surprises.
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