Cavalier
seul
Vincent
Pellegrini
Elisabeth
Schlema est une spécialiste du monde arabe. Elle a été rédactrice en chef du
«Nouvel Observateur» et directrice adjointe de «L’Express». Elle vient de
publier aux éditions Plon un livre intitulé «Islam, l’épreuve française». Elle
y raconte comment l’islam de France, globalement, se radicalise, y compris au
sein de la jeunesse musulmane. Elle y dénonce la radicalisation des mosquées et
des «centres culturels musulmans», notamment du fait de leur financement par le
biais de l’Arabie saoudite et du Qatar.
Même les instances nationales musulmanes sont noyautées. Elisabeth Schlema
explique dans une interview accordée au «Figaro Magazine»: «Si la question est de savoir s’il faut avoir peur de l’interprétation
de l’islam d’aujourd’hui et des agissements qui en découlent, la réponse est
clairement oui.» Pour elle, il y a des idées fausses, à commencer par
celle-ci: «Feindre de croire qu’il y aurait des «poches» d’islam
radical face à une immense majorité de «bons musulmans» tranquilles.» Et
de continuer: «Tout le monde concourt à
ce mensonge: Les politiques nationaux de tout bord, les responsables régionaux,
associatifs et bien sûr nombre de responsables musulmans, le tout relayé par
les médias. Quant, au regard de tel ou tel événement, ils sont contraints de le
reconnaître, ils arguent systématiquement du désarroi identitaire, des ghettos
des banlieues et du social. Or, une réelle misère n’explique pas tout.» Elisabeth
Schlema explique qu’on est passé d’un islam tenu par les pays d’origine à un
islam progressivement transnational propre au wahhabisme (intégrisme) saoudien
et qatari (TV Al-Jazeera), par ailleurs allié aux Frères musulmans venus
d’Egypte. L’islam fait ainsi sa mondialisation. Le résultat, pour Elisabeth
Schlema, c’est «la montée d’une
radicalité globale chez les musulmans» de France «alors que les autorités
demeurent inertes». Elle ajoute: «Les
mosquées françaises, qui ont doublé en dix ans et atteindront bientôt les 3000,
sont aujourd’hui pour la plupart aux mains des wahhabites et des Frères
musulmans, un certain nombre sont tenues par les salafistes ou le mouvement
turc ultraradical Milli Görüs. Sur un chiffre global d’environ sept millions de
musulmans en France, deux à trois millions sont de fait des islamistes.» Ce n’est pas synonyme
de terrorisme, mais cela posera de gros problèmes à la France.
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