lundi 24 juin 2013

Un lobby gay à la curie romaine


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         On sait que la réforme de la curie représente l’une des priorités du nouveau pape. Or, le mercredi 12 juin, «Le Figaro» a relaté que le pape François avait évoqué la présence d’un «lobby gay» à la curie. «Le Figaro» se base sur le site internet latino-américain «Reflexion y Liberacion» qui a rendu public un compte rendu très précis réalisé par l’un des membres présent à une audience officielle que le pape François a accordée le 6 juin dernier  à un groupe de six représentants de la Confédération latino-américaine des religieux et religieuses (Clar). Le pape a comme à son habitude laissé de côté le discours préparé et discuté à bâtons rompus. A la question «Y a-t-il un lobby gay au Vatican?», le pape a répondu: «On parle de lobby gay et c’est vrai il existe. Il faut voir ce que nous pouvons faire.» Interrogé par le «Figaro» le Vatican a été très embarrassé et a refusé de répondre, arguant d’une rencontre privée. Le pape François aurait dit également: «Dans la curie, il y a des gens saints, vraiment, mais il y a aussi un courant de corruption.» En tout cas, le pape a demandé à une commission de cardinaux de conduire la réforme de la curie. La présence d’un lobby gay au Vatican avait déjà été évoquée par le quotidien «La Repubblica».

-         Autre exemple du franc-parler du pape. La Turquie a exprimé son irritation au Vatican après que le pape François ait parlé, le 3 juin 2013, du meurtre de masse des Arméniens durant la première guerre mondiale comme du «premier génocide du XXe siècle», explique l’agence APIC. Le pontife a fait cette déclaration lors d'une rencontre avec une délégation emmenée par le Patriarche de Cilicie des Arméniens. Comme évêque de Buenos Aires, le pape avait déjà demandé à la Turquie de reconnaître le «génocide» comme «le plus grave crime de la Turquie ottomane contre le peuple arménien et l'humanité toute entière».

-         Dans un arrêt concernant une Suissesse du 14 mai 2013, la deuxième Section de la Cour européenne des droits de l’homme a complété l’édification d’un droit individuel au suicide-assisté (c'est-à-dire à l’euthanasie consentie) au titre du droit au respect de la vie privée garanti à l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme. Après l’interruption volontaire de grossesse, l’intervention volontaire de vieillesse dans toute l’Europe…

lundi 10 juin 2013

Convertis de l’islam: témoignage


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

Voici les extraits d’un témoignage émouvant entendu samedi 4 mai lors d’un déjeuner à Paris avec une vingtaine de personnes converties de l’Islam à l’Eglise Catholique et qui nous sont donnés par l’agence RU. «Je m’appelle Augustin, tunisien, 60 ans, converti au catholicisme. Heureusement j’ai les moyens pour acheter un billet d’avion toutes les semaines! Car tous les samedis je vole à Paris pour assister à la messe de dimanche. Deux heures d'avion tous les samedis, et deux heures tous les dimanches pour le retour! Dans mon pays je ne peux pas aller à la messe, car je suis surveillé et menacé par la police, ma famille, mes collègues. J’ai étudié la Bible et le Coran. J’essaye d'annoncer l'Evangile dans mon pays. (…) Je risque ma vie tous les jours. Je me trouve rejeté par mon épouse, mes enfants, mes petits enfants et toute la société; mais j’accepte de donner ma vie pour le Christ. Il a dit qu’il faut vendre tout pour  acheter la pierre précieuse trouvée. J’ai tout abandonné pour rejoindre le Christ. Vous, ici en France, vous avez la chance de pouvoir vivre votre foi sans être inquiétés, et d'avoir tant d'églises autour de vous. Ce qui m’étonne à Paris, c’est que des personnes habitent en face d’une l'église, et ne vont pas à la messe! Ils se disent pourtant catholiques? Il y a une chose dont je me plains, c’est le mauvais accueil que j’ai eu de la part du prêtre dans mon pays qui m’a même refusé le baptême. J’étais obligé de venir à Paris pour pouvoir recevoir le baptême. En France aussi, c'était compliqué pour moi, car on m’a dit qu’il fallait passer par le catéchuménat... Mais enfin, grâce à Dieu, j’ai trouvé un saint abbé qui m'a baptisé sans trop de détours. Beaucoup de Musulmans de mon pays souhaitent recevoir le saint baptême, mais ils ne le peuvent pas à cause des obstacles. D'abord, le prêtre catholique ne leur ouvre pas la porte, de peur d'être tué ou renvoyé dans son pays; ensuite parce qu’ils risquent de perdre leur famille, leur travail, leur logement et même d'être emprisonnés. A Paris je logeais chez ma tante lors de mes déplacements, mais depuis qu'elle a compris que je venais pour aller à la messe, elle m'a mis à la porte!» L'OSCE, Organisation pour la Coopération et la ­Sécurité en Europe, évalue à 105 000 le nombre de chrétiens assassinés chaque année pour leur foi: Un toutes les 5 minutes!

 

lundi 3 juin 2013

Islam, l'épreuve française


Cavalier seul

Vincent Pellegrini
 
Elisabeth Schlema est une spécialiste du monde arabe. Elle a été rédactrice en chef du «Nouvel Observateur» et directrice adjointe de «L’Express». Elle vient de publier aux éditions Plon un livre intitulé «Islam, l’épreuve française». Elle y raconte comment l’islam de France, globalement, se radicalise, y compris au sein de la jeunesse musulmane. Elle y dénonce la radicalisation des mosquées et des «centres culturels musulmans», notamment du fait de leur financement par le biais de  l’Arabie saoudite et du Qatar. Même les instances nationales musulmanes sont noyautées. Elisabeth Schlema explique dans une interview accordée au «Figaro Magazine»: «Si la question est de savoir s’il faut avoir peur de l’interprétation de l’islam d’aujourd’hui et des agissements qui en découlent, la réponse est clairement oui.» Pour elle, il y a des idées fausses, à commencer par celle-ci: «Feindre  de croire qu’il y aurait des «poches» d’islam radical face à une immense majorité de «bons musulmans» tranquilles.» Et de continuer: «Tout le monde concourt à ce mensonge: Les politiques nationaux de tout bord, les responsables régionaux, associatifs et bien sûr nombre de responsables musulmans, le tout relayé par les médias. Quant, au regard de tel ou tel événement, ils sont contraints de le reconnaître, ils arguent systématiquement du désarroi identitaire, des ghettos des banlieues et du social. Or, une réelle misère n’explique pas tout.» Elisabeth Schlema explique qu’on est passé d’un islam tenu par les pays d’origine à un islam progressivement transnational propre au wahhabisme (intégrisme) saoudien et qatari (TV Al-Jazeera), par ailleurs allié aux Frères musulmans venus d’Egypte. L’islam fait ainsi sa mondialisation. Le résultat, pour Elisabeth Schlema, c’est «la montée d’une radicalité globale chez les musulmans» de France «alors que les autorités demeurent inertes». Elle ajoute: «Les mosquées françaises, qui ont doublé en dix ans et atteindront bientôt les 3000, sont aujourd’hui pour la plupart aux mains des wahhabites et des Frères musulmans, un certain nombre sont tenues par les salafistes ou le mouvement turc ultraradical Milli Görüs. Sur un chiffre global d’environ sept millions de musulmans en France, deux à trois millions sont de fait des  islamistes.» Ce n’est pas synonyme de terrorisme, mais cela posera de gros problèmes à la France.