mardi 27 décembre 2011

paroxysme politique

Cavalier seul

 Vincent Pellegrini



-         J’ai été pour le moins impressionné par la débauche de moyens radio-télévisuels déployés pour les dernières élections au Conseil fédéral. Le tout sur un rythme journalistique haletant, comme pour pousser de manière paroxystique le suspens alors qu’en fait il n’y avait aucune surprise à attendre de ces élections. Le simple bon sens disait qu’en ayant tous les autres partis contre elle, l’UDC, premier parti du pays, ne récupérerait pas son deuxième siège. Même avec la meilleure des stratégies. La concordance a ainsi été rompue car l’UDC a bel et bien droit à un deuxième conseiller fédéral que l’on aime ou non ce parti. Et même si elle garde un conseiller fédéral, l’UDC est poussée de facto dans l’opposition par les deux chambres du Parlement. Les séquelles ne s’effaceront pas de sitôt et ce sont les partis du centre qui en feront les frais lors de certains votes.

-         Lu sur l’agence Protestinfo: «Après Zurich, Berne et le Jura, l’école vaudoise va introduire pour tous les élèves un enseignement d'«Ethique et cultures religieuses» (selon l’intitulé du Plan d’Etudes Romand) à la place de la traditionnelle « histoire biblique ». «Ou comment vivre la tension entre la liberté de croire (ou de ne pas croire) et la nécessité d’apprendre et de connaître». Sous ce sabir se cache la méthode Enbiro qui a la prétention de faire, même en Valais, de la science comparée des religions mais qui se révèle pédagogiquement inadaptée pour nos très jeunes têtes blondes qui ne connaissent déjà pas le christianisme. Par ailleurs, un catholique instruit ne se reconnaîtra pas complètement dans les pages consacrée à la religion catholique romaine.

-         Les Articles de San José sont un document signé par de grands experts tels le professeur Robert George de Princeton, le professeur John Haldane de St Andrews, le professeur John Finnis d’Oxford, la députée européenne Anna Zaborska, etc. Ils stipulent qu’il n’y a pas de droit à l’avortement. Le lancement des articles en Uruguay a fait échouer une tentative de libéralisation de l’avortement. Et lesdits articles sont  actuellement lancés avec officialité dans le monde entier. Un véritable sursaut moral.

samedi 24 décembre 2011

Avec Mgr Charles Morerod

Interview. Nous avons rencontré à la veille de Noël Mgr Charles Morerod, dominicain et nouvel évêque du diocèse de Lausanne, Genève, Fribourg.

 Vincent Pellegrini


Nous avons rencontré pour une interview Mgr Charles Morerod, le tout nouvel évêque du diocèse de Lausanne, Genève, Fribourg. L’homme a un contact direct et une simplicité qui mettent tout de suite à l’aise son interlocuteur. Il répond de manière concise et claire. Il a aussi beaucoup d’humour. A quelques jours de Noël,  nous avons fait avec Mgr  Morerod un  petit tour de son vaste diocèse et parlé de la pastorale qui l’attend.



Mgr Morerod, je me suis laissé dire que vous aviez  des origines valaisannes…



Oui, par ma grand-mère paternelle, une Abbet de Chemin-Dessus. Et j’ai eu comme parrain le chanoine Jean Brouchoud de l’Abbaye de Saint-Maurice qui  est décédé l’an dernier.



Avez-vous encore des  contacts avec le Valais ?



Oui, notamment car j’aime venir skier à Crans-Montana, à Verbier et aux Crosets. J’ai d’ailleurs déjà réservé des jours dans mon agenda pour pouvoir faire du ski.



Mgr Morerod, pouvez-vous nous parler des Noëls de votre enfance ?



Pour être franc je dirai: sapin, crèche et cadeaux.



Et comme évêque, comment passerez-vous ce Noël?



Je célébrerai la messe de minuit à Genève et la messe du matin de Noël à la cathédrale  de Fribourg.



Quel est pour vous le message de Noël?



C’est Dieu fait homme pour que nous soyions avec Lui.



Selon un sondage de l’Institut Link en Suisse, seuls 22,1 % des gens considèrent que l’histoire du Christ s’est déroulée dans le détail telle que le décrit le récit biblique. Si on rapporte cela à Noël…



Même si l’on discute les détails en invoquant les genres littéraires on doit admettre que Noël est historique. Jésus est né, il est né d'une Vierge (ce qui a déjà frappé les imaginations sur le moment), et dans des conditions matérielles difficiles.



Vous avez choisi comme devise «Pour moi vivre c’est le Christ », pourquoi ?



C’est un passage tiré de Saint Paul et je me rattache à cette expérience qu’il a eue: rencontrer le Christ et être saisi par Lui. Dès ce moment, on veut être avec Lui pour toujours.



Qu’y a-t-il de représenté sur votre blason?



Il y a les trois armoiries diocésaines de Lausanne, Genève, Fribourg que j’ai complétées par une croix dominicaine.



Il n’y a plus d’évêque auxiliaire à Lausanne depuis longtemps suite au départ de Mgr Bürcher. Quand en nommerez-vous un autre? Le ferez-vous rapidement?



Je ne sais pas. La coutume ne demande pas un évêque auxiliaire (c'est le pape qui nomme).



Quel est le chantier sur lequel vous allez travailler tout de suite?



Beaucoup de gens ne savent plus ce qu’est le christianisme. Ils critiquent sans connaître. L’évêque doit annoncer la foi et enseigner une grande partie de sa vie.



Participez-vous toujours, côté Vatican, aux discussions avec Ecône?



Non, car les débats théologiques sont terminés et nous avons en plus pour recommandation de ne pas faire de commentaires sur ce sujet.



Vous voulez lancer un site internet pour les gens. En quoi cela consistera-t-il ?



Il  me faut trouver des collaborateurs pour élaborer et suivre ce site où les gens pourront poser des questions. L’idée m’est venue d’une paroisse réformée de  Suisse romande qui renvoyait à un site québécois protestant très bien fait. Les gens pouvaient y poser des questions sur la foi et les questions religieuses. Il faut que le diocèse fasse quelque chose de semblable pour sa visibilité. Il faut trouver les gens pour répondre à toutes les questions qui peuvent être posées par les paroissiens. Mon vœu est que les répondants soient théologiens et philosophes afin qu’ils puissent répondre de manière très prudente et précise.



Des choses vont-elles changer dans la formation des futurs prêtres de votre diocèse?



Je fais tout à fait confiance au supérieur du séminaire.





Il y a eu des polémiques, avant votre arrivée, au sujet du regroupement des 256 paroisses dans 52 unités pastorales.



Je vais commencer par faire un bilan. Mais on a peu de prêtres et si l’on veut des liturgies dignes il faut rassembler les paroisses. Cela me permet aussi de rencontrer un moins grand nombre d’interlocuteurs que s’il faut passer de paroisse en paroisse et faire un véritable marathon. L’unité pastorale facilite les choses mais de toute façon une planification pastorale est en cours.



 Vous avez dit dans une interview que la force de l'Eglise c'était sa différence. Qu'avez-vous voulu dire par là?

Quand on va à l'église, on y cherche Dieu. C'est-à-dire un infiniment grand. Si l'Eglise se contentait d'offrir ou d'approuver ce qu'on trouve déjà partout, pourquoi y aller?


Comment faire éclore un plus grand  nombre de vocations sacerdotales? 

Expérience faite dans plusieurs pays industrialisés, il y a des vocations là où on se réjouit de la vocation du prêtre, en claire  et simple adhésion à ce que l'Eglise propose comme la vie d'un prêtre. Il faut dire que c'est beau d'être, que ça a un sens de donner totalement sa vie, et qu'ainsi on peut apporter une très grande aide aux autres.





Encadré bio



Biographie

Naissance le 28 octobre 1961 à Riaz (Fri) et collège à Bulle. Maturité en 1981.

Novice dominicain en 1983 et profession solennelle en février 1987. Ordination à la prêtrise le 30 avril 1988 à Genève.

Licence de théologie à l’Université de Fribourg en 1987, suivie du doctorat en théologie en 1993.

Mgr Morerod a aussi été diacre puis vicaire de la paroisse Saint  Paul à Genève et aumônier de l’Université de Fribourg.

Licence en philosophie à l’université de Fribourg en 1996. Professeur à l’Université de Fribourg en théologie fondamentale. Et doctorat de philosophie en 2004 à l’Institut catholique de Toulouse.

Depuis 1997, rédacteur de l’édition française de la revue Nova et Vetera. Professeur à la prestigieuse Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin (Angelicum) à Rome. Il en devient le recteur en 2009.

Mgr Morerod a été professeur invité de plusieurs autres universités. En 2002, il est devenu  membre de la Commission Internationale Anglicane-Catholique Romaine (ARCIC). Il est aussi membre de la commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Eglise orthodoxe et l’Eglise catholique romaine.

En 2009, Charles Morerod devient secrétaire général de la Commission Théologique Internationale et Consulteur à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Le 11 décembre 2011, consécration comme évêque du diocèse de Lausanne, Genève et  Fribourg. 

vendredi 23 décembre 2011

Sartre et Marie

Cavalier seul

Vincent Pellegrini



On a de la peine à le croire, mais le texte qui suit a été écrit par Jean-Paul Sartre, le philosophe existentialiste pour Noël 1940. Il avait été fait prisonnier par les Allemands et se trouvait à Trèves dans un camp. C’est là qu’il rédige pour Noël une pièce de théâtre à l’intention des prisonniers. Ce texte intitulé Bariona ou le Fils du tonnerre fut joué dans un baraquement. L’écrivain Massimo Borghesi le commente ainsi:  «Nous nous trouvons devant un Sartre inconnu qui semble un instant s’émouvoir de l’affection émerveillée de Marie, du regard de Joseph et de l’espoir des Mages et des bergers devant l’enfant Dieu.» Plus tard, Sartre reniera l’attendrissement chrétien qui parcourt ces pages et refusera que la pièce de théâtre figure dans son œuvre complète. Jean-Paul Sartre écrit  notamment: «Vous avez le droit d’exiger qu’on vous montre la Crèche, la voici. Voici la Vierge, voici Joseph et voici l’Enfant Jésus. (…) Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour m’entendre et je vous dirai comment je les vois au-dedans de moi. La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant. Ce qu’il faudrait peindre sur son visage, c’est un émerveillement anxieux, qui n’apparut qu’une seule fois sur une figure humaine, car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois. Elle lui donna le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Elle le serre dans ses bras et elle dit : «Mon petit!» Mais à d’autres moments, elle demeure toute interdite et elle pense: «Dieu est là», et elle se sent prise d’une crainte religieuse pour ce Dieu muet. (…) Et aucune femme n’a eu de la sorte son Dieu pour elle seule. Un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui vit, et c’est dans ces moments-là que je peindrais Marie si j’étais peintre, et j’essayerais de rendre l’air de hardiesse tendre et de timidité avec lequel elle avance le doigt pour toucher la douce petite peau de cet enfant Dieu dont elle sent sur les genoux le poids tiède, et qui lui sourit. Et voilà pour Jésus et pour la Vierge Marie.»

jeudi 15 décembre 2011

Surtaxe




Cavalier seul

 Vincent Pellegrini

-         Le Conseil fédéral , avec l’accord du National, veut fixer à l’avenir des prescriptions contraignantes aux entreprises et aux particuliers pour économiser l’énergie. Et taxer plus cette même énergie.  L’imposition de certains standards et de matériels coûteux vont renchérir encore l’énergie alors que dans le domaine automobile par exemple, le prix de l’essence va de toute façon augmenter sévèrement à cause du contexte mondial et de la raréfaction de la ressource. Et taxer l’énergie de manière générale pèsera encore plus sur  le budget des familles. Comme l’expliquait le bulletin d’information du Centre patronal vaudois, les statistiques récentes confirment la politique actuelle – basée sur le volontariat – en matière d’émission de CO2. «Dans l’ensemble, ces dernières années, les milieux économiques ont pris des mesures volontaires en Suisse et à l’étranger qui leur ont permis de réduire les émissions de CO2 de plus de 4 millions de tonnes par an. Cela représente 80% des réductions nécessaires pour que la Suisse atteigne son objectif de Kyoto », explique le bulletin. La politique suisse en matière d’énergie est contradictoire. Notre pays se prépare à sortir du nucléaire et à le remplacer non seulement par des énergies renouvelables mais aussi par des centrales à gaz pour disposer de suffisamment d’énergie.
Contrairement au pragmatisme de l’Allemagne et de la Grande Bretagne qui ont conclu avec la Suisse un accord fiscal baptisé Rubik, la France jacobine préfère perdre de l’argent et tordre le cou au  maximum de ses ressortissants qu’elle pourra attraper en Suisse. Pour ce faire, les 450 banques établies en France ont dû fournir l’identité de tous les résidents français ayant procédé à des virements  dans des paradis fiscaux entre 2006 et 2008. Le Figaro Magazine précise que les banques françaises seront aussi tenues de fournir les transactions réalisées par des résidents français avec une carte à partir de comptes bancaires étrangers cette année, en 2010 et en 2009. La France a décidément lancé une guerre totale contre notre secret bancaire. Notre seule défense est de ne pas être dans l’Union Européenne.

mercredi 7 décembre 2011

La matrice

Cavalier seul

 Vincent Pellegrini


 - Le tabloïd «Quart d’heure pour l’essentiel»  a fait faire à l’institut Link un sondage sur Noël. Il s’avère que 80% des Suisses sont favorables à l’enseignement de l’histoire de Noël à l’école. Une majorité de juifs et de musulmans y sont eux aussi favorables (à plus de 60%). Un tiers de la population participera à une célébration religieuse à Noël. Cette proportion grimpe à plus de 47% pour les couples avec de jeunes enfants. Bref, Noël ce n’est pas seulement une fête de l’amour, comme essaie de nous le faire croire une publicité radiophonique. Le sondage montre que pour 77,8% des gens le Christ a bel et bien existé, mais seuls 22,1% considèrent que son histoire s’est déroulée telle que la rapportent les  textes bibliques. Pour 55,7%, l’histoire du Christ diffère peut-être du récit des Evangiles. Bref, ces chiffres montrent que la société occidentale garde une matrice chrétienne même si les dogmes sont souvent rejetés dans l’Europe post-chrétienne.

-         Selon une analyse du Polytechnicum de Zurich, moins de 150 multinationales contrôlent l’ensemble de l’économie. Cela explique pourquoi des Etats sont prêts à se mettre en danger pour sauver certaines banques. En fait, ce sont des financiers milliardaires qui ont fait chuter l’euro… Et une seule agence de notation (Standard & Poor’s) a suffi pour mettre au tapis la Grèce. On ne vit plus dans une société qui hiérarchise les valeurs comme l’exige le christianisme, mais dans une société complètement financiarisée où le pouvoir n’est plus ni politique ni religieux. Notre société considère les moyens comme une fin en elle-même. Nous vivons une crise de la finalité.

-         L’interdiction d’ériger des minarets en  Suisse n’a pas provoqué le clash international que d’aucuns prédisaient. La mesure a d’ailleurs un antécédent historique. En 1312, au Concile de Vienne convoqué par le pape Clément V, le décret 25 demande que «dans les régions du monde soumises à des princes chrétiens», les muezzins ne puissent appeler publiquement à la prière du haut des minarets des mosquées. Quand l’histoire se répète

vendredi 2 décembre 2011



Livre. Les Editions Saint-Augustin publient une étude intéressante de Yannick Levannier sur le linceul de Turin.



Le mystère du Saint Suaire



Vincent Pellegrini

Les Editions Saint-Augustin viennent de publier sous la plume de  Yannick Levannier ce que l’on sait aujourd’hui du Saint Suaire de Turin, A la fois synthétique et analytique, ce livre se lit facilement comme une enquête policière fouillée sur la plus mystérieuse des reliques du monde chrétien. Cet ouvrage de vulgarisation porte comme titre et sous-titre: «Le Saint  Suaire de Turin  révélé par la photographie et par la science». L’intention apologétique y est nette, mais elle s’appuie toujours sur des faits.

 Un tissu original
Les archéologues datent le type de tissage de la toile en lin du linceul de Turin du 1er siècle après J.-C. On a découvert que le métier à tisser utilisé était très courant en Syrie dans les premiers siècles. Mme Flury Lemberg, Conservatrice du Musée des tissus de Lausanne, a confirmé que ce tissu était en tous  points semblables à ceux tissés à Massada, la forteresse détruite en 74 après J.-C. Ce mode de tissage à chevrons 3 à 1 a existé jusqu’au IIIe siècle sur des tissus de Palmyre et de Doura Europos.  Parmi les fibres de lin, on a trouvé des traces de coton provenant d’un cotonnier cultivé exclusivement au Moyen Orient. Il n’y a pas de laine car la loi judaïque interdisait de mélanger sur le même  métier des fibres animales et végétales. Il s’agit d’une pièce de tissu unique d’un coût très élevé. Or, Joseph d’Arimathie, qui a recueilli le corps du Christ, était un homme riche. La technique de blanchiment du lin du linceul a été abandonnée aux IIIe et IVe siècles. Pour Ray Rogers, chimiste au Los Alamos National Laboratory, cette méthode de blanchiment est antérieure au VIIIe siècle. Or, les datations au Carbone 14 sur le linceul fixent une période moyenne comprise entre 1260 et 1390. Et le mystère est d’autant plus complet que toutes les autres analyses scientifiques contredisent cette datation au C 14.

 L’image unique

 Le codex de Pray, datant de 1150 à 1165, représente une illustration du linceul comportant de très petits détails ne se trouvant que sur le Saint Suaire (petites brûlures, marques de chevrons). Les pouces du Christ n’y sont pas visibles, comme sur le linceul, car rétractés du fait que le Christ est crucifié entre les os du poignet et non dans la paume. On voit déjà là que la datation au C14 affiche un résultat trop récent. La croix de Géron, datant de 972, et que l’on peut voir dans la cathédrale de Cologne, présente elle-aussi ce phénomènes des pouces rétractés. Si l’on regarde sur le tissu l’avant-bras, la traînée de sang résulte exactement de la position sur la croix. Et l’on peut faire la même analyse partout ailleurs. On sait ainsi que la couronne d’épines était une sorte de casque d’épines. Il y a la plaie sur le côté: une grande marque de sang avec la séparation de la partie cellulaire du composant séreux du sang. Cela montre que la plaie est restée ouverte, donc exécutée après la mort (coup de lance donné par le centurion romain). Les marques de la flagellation effectuée par les soldats ont été faites par des fouets romains munis de billes métalliques ou de petits os, les fouets juifs étant faits uniquement de lanières. Question photographie, le négatif se regarde en fait comme un positif parfait en trois dimensions (prouvé en 1976 par les chercheurs de l’US Air Force Academy). Personne n’aurait pu calculer, au Moyen Age, un tel effet. Le noircissement du Saint Suaire sur une épaisseur de 30 à 45 microns est en tout point proportionnel à la distance supposée du corps par rapport au drap. Les instruments modernes ont détecté une  pièce de monnaie sur une paupière. Elle comportait suffisamment de détails pour être datée de l’époque de Tibère, soit vers 29 après J.-C. On trouve aussi des mots sur le verso du Suaire, à l’aide de l’image tridimensionnelle et de filtres informatiques. Il s’agit d’écritures araméennes, hébraïques, latines et grecques. Il y a notamment un double n courant dans le grec du 1er siècle. Or, concernant les crucifiés, les lois juives et romaines imposaient de mettre sur les suaires des textes écrits. Sur le Saint Suaire, on peut ainsi lire «Jésus le Nazaréen».

 Des témoins tangibles

 Si l’on travaille au  microscope et diverses images en infrarouge et ultraviolet, on trouve sur le Suaire 58 pollens de plantes différentes. 17 sont originaires de France ou d’Italie, 23 de la région de Jérusalem et 18  de la région de Constantinople. On peut ainsi refaire tout le périple du linceul et cela coincide avec son histoire. Citons le Cistus creticus, petit arbuste ne se trouvant que dans la région de Jérusalem et le Gundelia tournefortii, arbuste épineux (couronne d’épines) ne poussant qu’entre Jérusalem et la Mer morte. Ce dernier représente plus de 50%  des pollens présents sur le Saint Suaire. En 1982 un cristallographe a trouvé sur les zones des pieds ainsi que celle du front (le Christ est tombé plusieurs fois en portant sa croix) une calcite avec impureté appelée Aragonite du Travertin qui s’avère être une forme très rare jusqu’ici trouvée uniquement à Jérusalem, avec une très forte concentration près de la Porte de Damas. Quant aux marques de sang, il s’agit bien de sang coagulé avec par endroits du sérum et de la bilirubine autour du sang. Ils apparaissent dans le sang dans le cas de très forts sévices corporels. Il n’y a par ailleurs aucune trace de métabolite témoignant d’une décomposition du corps. S’agissant de la datation au C14, l’auteur explique pourquoi le protocole n’a pas été respecté et le fait que l’échantillon n’était pas fiable car prélevé sur un bord légèrement abîmé, très contaminé et rapiécé. De plus, il y a un écart anormal de 130 ans entre les tests. De nombreux experts ont relevé le manque d’homogénéité des tissus et fibrilles à l’emplacement du prélèvement. Bref, la communauté scientifique remet en cause aujourd’hui la datation au C14. L’auteur du livre parle encore d’autres aspects qui prouvent l’aspect exceptionnel du linceul de Turin. Seul un faussaire disposant de toutes les techniques d’aujourd’hui aurait pu faire au Moyen Age un tel linceul. L’énigme résiste encore aux chercheurs. Reste l’impressionnant visage du Christ.
Bombardement nucléaire

 Le Saint Suaire n’est pas une peinture, car on n’a trouvé aucun pigment. Les taches de sang ne portent aucune marque d’arrachement sur le linceul, indiquant donc un temps de séjour du corps dans le tissu de moins de 36 heures. Sous les traces de sang, il n’y a pas d’impression de l’image sur le lin, ce qui indique que le dépôt du sang est antérieur à la coloration de l’image corporelle. En 1992, des études réalisées au Centre d’études nucléaires de Grenoble par le Père Rinaudo, docteur ès sciences en chimie nucléaire, conclut que le Suaire présente une irradiation des fibrilles de 30 à 45 microns. Un bombardement de protons sur des fils de lin d’aujourd’hui ont en effet produit un effet similaire à celui du Saint Suaire. Et la datation au Carbone 14 sur le lin bombardé a montré un écart de treize siècle avec du lin du même âge mais non bombardé.

 Le Saint Suaire de Turin révélé par la photographie et la science

Yannick Levannier

Editions Saint-Augustin

75 pages

38 francs




jeudi 1 décembre 2011

Utilitarisme

Cavalier seul

Vincent Pellegrini


Benoît XVI a rappelé que la destruction d´une vie humaine ne pouvait jamais être justifiée par un bénéfice éventuel à une autre personne, devant les participants au premier Congrès international sur les cellules souches adultes, le 12 novembre 2011. Le pape a déclaré que la recherche sur les cellules souches adultes ne soulevait pas, en général, de questions éthiques, contrairement à celle sur les embryons humains. Benoît XVI a réaffirmé la volonté de l´Eglise de contribuer au dialogue avec la science, mettant cependant en garde contre le risque de la subordination de la recherche à des considérations purement utilitaristes.

En effet, le propre de la crise morale de notre société est de juger les problèmes uniquement à l’aune de ce qui est utile et non de ce qui est vrai ou juste.  Même le président du Conseil européen a expliqué au pape que l´Europe traversait "une crise économique et monétaire mais aussi une crise morale" lors de sa première audience avec Benoît XVI, le 12 novembre. Cette crise touche la personne humaine. L’ATS nous apprend ainsi que les couples homosexuels suisses devraient pouvoir adopter un enfant. A l’unanimité, et contrairement au National, la commission compétente du Conseil des Etats a accepté cette revendication portée par les organisations gaies et lesbiennes. Lors de la session d’automne le National avait refusé et Yves Nidegger avait expliqué avec justesse : «Il n’en va pas de l’amour porté à l’enfant, mais de la construction de son identité sexuelle ».

 Le délitement de la morale est comme accéléré en Europe. Ainsi, en Belgique, les couples homosexuels qui le désirent peuvent faire recours à une mère porteuse, nous explique l’agence APIC. La commission d´éthique de la clinique universitaire de Gand a donné son feu vert et deux dossiers de ce type sont en cours d´examen. Les mêmes critères seront appliqués aux couples homosexuels et hétérosexuels. L´ovule ne vient pas de la mère porteuse, mais d´une donneuse anonyme. On s´assure ainsi que la femme accepte de donner l´enfant après la naissance. On croit rêver. André Frossard, lui, disait de la fécondation in vitro impliquant l’intervention d’un tiers  que c’était un adultère en bocal…